Printemps de l’innovation 2016

Salle jean Painlevé, Bibliothèque niveau-2

Table ronde coordonnée par Sophie Boutillier et Nadine Levratto

Depuis le début de la décennie 2010, le débat sur les disparités territoriales bat son plein, agité par l’opposition entre les tenants des grandes métropoles et des effets d’agglomération d’une part et ceux qui considèrent que tous les territoires peuvent être performants de l’autre. Ce clivage touche l’intégralité de la filière des économistes « spatiaux », souvent positionnés à l’interface d’une approche universitaire et de missions d’expertise. Le cœur de l’analyse est désormais moins de savoir si le territoire importe — nul ne songe désormais à le nier — que de déterminer les configurations territoriales les plus avantageuses ou efficaces. S’appuyant sur l’avantage procuré par les économies externes d’agglomération, les politiques de croissance fondées sur le modèle métropolitain déploient un arsenal d’outils destiné à favoriser leur développement exponentiel. Le principe théorique sous-jacent à ces démarches est que l’agglomération (des entreprises, des compétences, des centres de recherche et d’innovation, des services, etc.) est un vecteur incontournable de l’efficacité et de la croissance et que les interactions entre ces entités doivent être facilitées par la création de moyens de communication (connexions à haut débit ou moyens de transports). Ce modèle métropolitain profiterait d’abord aux métropoles elles-mêmes, mais aurait également des effets induits sur les autres territoires par un mécanisme de rayonnement et, peut-être aussi surtout, par un effet de redistribution de richesses organisé par un schéma institutionnel.

Bien que dominant, ce modèle de développement territorial ne fait pas l’unanimité. Des voix s’élèvent pour rendre compte des biais méthodologiques qui établissent la supériorité productive des métropoles et de l’existence d’autres types d’écosystèmes territoriaux de l’entrepreneuriat au moins aussi efficaces. Pour être tranchée, la question de l’unicité ou de la pluralité de l’organisation territorialisée des processus de production, appelle une réflexion qui laisse la place aux différentes façons d’introduire le local dans la pensée économique, à la relation entre les agents économiques et le territoire et à la manière dont ce dernier agit sur les relations économiques.

L’objectif de cette table ronde consacrée aux écosystèmes territoriaux de l’entrepreneuriat et à la nécessité de penser la rencontre entre les entreprises et le territoire. Elle place la notion d’écosystème entrepreneurial au cœur de l’analyse économique du territoire. Les sujets abordés dans le cadre de cette table ronde découlent de ce cadre d’analyse et seront les suivants :

  • Définition et origine de la notion d’ « éco-système entrepreneurial »
  • Quel est le rôle de l’entrepreneur en matière de développement territorial ?
  • Les politiques publiques, tant au niveau national que local, sont-elles à même d’orienter les comportements entrepreneuriaux ?
  • Exemples de territoires qui gagnent et de territoires en déclin, l’ « effet local » existe-t-il ?

Consulter les présentation et la synthèse :

– Frédérique Blondel (Université Paris Sud) et Anne Gratacap (Université Paris 1) : Entrepreneur et écosystème d’affaires

– Jean-Benoît Zimmermann (Université Aix-Marseille) : Des clusters aux écosystèmes industriels locaux

– Denis Carré et Nadine Levratto (Université Paris Nanterre La Défense) : Les écosystèmes entrepreneuriaux, rencontre entre entreprise et territoire, l’effet local existe-t-il ?

– Nicolas Mat (Ecoles des mines d’Alès/M-Atome) : Dynamiques d’écologie industrielle dans les territoires portuaires : enjeux, exemples d’application et opportunités

Synthèse par Sophie Boutillier