Consultez l’édito du mois de juin 2019 !

Depuis les travaux du Club de Rome, à la fin des années 1960, jusqu’aux récents rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), il est de plus en plus manifeste que nos modes de production et de consommation ne sont pas soutenables et que de profonds changements sont nécessaires dans nos sociétés. En effet, le modèle économique actuel, fondé sur le principe linéaire « extraire, produire, utiliser, jeter », est excessivement consommateur de matières premières et d’énergie et est producteur d’une abondante quantité de déchets. Ce modèle de croissance économique n’est pas durable dans un contexte où la population mondiale augmente alors que les ressources de la planète sont finies. L’économie circulaire est une approche prometteuse pour lutter contre ces problèmes. Son principe de base est de fermer la boucle des flux de produits, matériaux et ressources afin de conserver leur valeur aussi longtemps que possible, d’augmenter l’efficience de leur usage, d’accroître leur durée de vie et de réintroduire les déchets dans les boucles en tant que nutriments.

Résumer l’économie circulaire à la fermeture de boucles de matière et au recyclage de déchets est toutefois réducteur. La transition vers l’économie circulaire est un processus complexe qui requiert une approche systémique. Elle doit articuler les questions de production et de consommation à plusieurs niveaux : micro (entreprises, consommateurs), meso (secteurs) et macro (ville, pays). Elle doit concilier l’organisation d’acteurs hétérogènes avec des approches top-down émanant des politiques publiques et des initiatives individuelles qui sont bottom-up. Elle implique par ailleurs : 1) de reconsidérer la conception des produits et le choix de leurs matériaux pour permettre les boucles retour, 2) de réorganiser les filières et les écosystèmes en créant des chaînes logistiques inverses, 3) d’imaginer de nouveaux modèles d’affaires, soutenables ou circulaires, qui conjuguent bénéfices économiques, environnementaux et sociaux et 4) de créer des conditions favorables d’un point de vue technologique, organisationnel, stratégique et législatif. Nous sommes encore dans une phase d’émergence de l’économie circulaire ; l’attente devenant environnementalement et humainement insupportable !

Par

Jean-Claude Boldrini (IAE Nantes Economie & Management)

Nicolas Antheaume (IAE Nantes Economie & Management)

 

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