Juillet 2018, « Education et développement », par Vanessa Casadella*
Depuis les théories du Capital Humain et de la Croissance Endogène, il est communément admis que l’éducation est un facteur de croissance et un moyen de lutter contre toutes les formes de pauvreté. Plus une population est éduquée, plus elle est productive, provoquant un impact positif sur la croissance économique. L’éducation conditionne la modification des comportements sociaux et des modes de production et est le jalon de la compétitivité des Etats. Ce rôle paraît renforcé dans la nouvelle économie de l’information, de la connaissance et de l’innovation et du capitalisme cognitif.
Dès lors, l’Etat a la responsabilité de considérer l’école comme sa priorité. La responsabilité de donner la chance à chacun de s’y épanouir. Les gouvernements doivent s’assurer que ceux qui restent exclus et marginalisés sont pris en compte à travers des politiques éducatives plus ciblées. Lorsque ces politiques sont impulsées, les décideurs publics mettent en place de nombreux outils ayant pour objectifs l’élargissement et la continuité de l’offre éducative, l’amélioration de l’efficience du système éducatif, le dynamisme de l’enseignement technique et de la formation professionnelle ou la promotion de la culture de l’éducation. Très souvent, les politiques éducatives s’accompagnent de dispositifs institutionnels leur permettant d’atteindre plus rapidement leurs objectifs à moyen terme. Ces politiques éducatives sont très hétérogènes d’un contexte à l’autre, d’un territoire à l’autre et d’une région à l’autre et on ne constate pas toujours une correspondance parfaite entre ces dernières et l’évolution quantitative et qualitative de la scolarisation. Globalement, l’analphabétisme reste important dans les Pays en Développement et la scolarisation primaire encore loin d’être démocratisée.
Le cas de l’Afrique Sub-Saharienne reste problématique avec un cumul de handicaps largement mis en exergue par la littérature économique, les O.N.G et les institutions internationales. Avec 58 millions d’enfants non scolarisés en 2012, l’Afrique Sub-saharienne a été la plus touchée par les difficultés inhérentes à la réalisation des objectifs de l’E.P.T (Education Pour Tous), définis par l’Unesco. Des franges entières de la population demeurent exclues du système éducatif. Néanmoins, pour présenter des résultats plus encourageants, il ressort de l’édition 2015 du Rapport mondial de suivi sur l’E.P.T que les taux nets de scolarisation dans le primaire se sont sensiblement améliorés, atteignant 93 % en 2015, contre 84 % en 1999. Résultats prometteurs, mais qui témoignent d’une grande disparité. La grande diversité des situations à l’intérieur du continent est la règle, y compris entre des pays géographiquement proches, culturellement similaires ou de niveau économique comparables. Les débats sur l’éducation et les politiques éducatives sont ainsi très controversés, au vu de la diversité des acteurs, des pratiques, des territoires, des savoirs et des savoir-faire.
Pour une analyse approfondie, voir :
https://www.cairn.info/revue-marche-et-organisations.htm
*Université Picardie Jules Verne, CRIISEA, RRI